Annàhbell Desdemone Becker } Underco*

« M’man !P’pa ! J’suis rentrée ! » m’exclamais-je en entrant dans la maison. Je retirais mes chaussures, comme d’habitude, et enfilais mes chaussons, comme d’habitude. Je retirais ma veste et la posais sur le porte manteaux avant de poser mes clefs de voitures sur le meuble dans l’entrée. « Vous êtes là ? » Je regardais sur l’endroit où on laissait les messages. Je fus rassurée en voyant une feuille avec l’écriture de ma mère y trôner. Je m’inquiétais tout le temps quand ils sortaient, parce que je savait comme les parents de Keven étaient mort. Keven, c’était mon frère. Enfin, il était mon cousin, mais pour moi, il était mon frère. Mais peu importe, parce qu’il m’a abandonnée pour aller vivre en France. Qu’est ce qu’elle a de spéciale, cette France ? Qu’est ce qu’elle a de plus que moi, d’abord ? Je soupirais en attrapant la note. « Nous sommes partis faire des courses ! Regarde le frigo, c’est le désert. On rentrera tard je pense, y’a toujours du monde le samedi. A toute ! xoxo, maman. » Je souris. Elle avait prit cette horrible manie du « xoxo » et ca m’amusais. Je reposais la note sur la table et regardais le courrier posé a côté. Comme par hasard, une lettre venant de France était au dessus du paquet. Je la lu attentivement. Maman me connaissait bien, elle savait que j’aurai une envie de folle de lui répondre. Mais je la reposais avec un air contrarié sur le visage. Annàhbell Desdemone Becker ne cède pas pour si peu ! Même si ca faisait tellement longtemps que je ne lui avait pas parlé et qu’il me manquait affreusement, j’avais trop de fierté pour me jeter sur la première boîte a lettre pour lui envoyer un « Tu me manques ! Reviens vite ! ». Alors que j’en mourrais d’envie.

Bref, je décidais de penser a autre chose, et de ne pas me laisser influencer par mes parents. Je les comprenais, mais j’étais trop fière et trop renfermée pour montrer a qui que ce soit que Keven me manquait. Surtout pas à lui. Il n’avait pas qu’a pas partir ! Je montais dans ma chambre me changer ; j’enfilais un vieux pantacourt en jean et un tee-shirt blanc et je partis à l’écurie ; J’avais un grand ranch. Je n’avais jamais compris comment mes parents s’étaient payés ca, mais je n’allais pas m’en plaindre. Bref, tout est-il que nous avions de nombreux chevaux. Parmi eux, Talullah et Arwen. Talullah était à Keven, donc a plus personne. Arwen était à moi, je l’avais depuis qu’elle n’était qu’un petit poney adorable, et maintenant, c’était une jument magnifique. Elle était sauvage et rebelle, un peu comme moi, et il fallait un talent tout particulier et un sacré tempérament pour l’apprivoiser. Ce que j’avais fait. Bref, je passais la journée a me promener avec Arwen et puis rentrai tranquillement la maison. Je fus surprise de n’y trouver personne, mais ils était sensés rentrer tard, alors je ne m’inquiétais pas outre mesure. Je pris ma douche et fit mes devoirs, tranquillement. Mais passée 20h, je commençai sérieusement à m’inquiéter, regardant mon portable toutes les 2 minutes. Et puis brusquement le téléphone sonna. Je me précipitais en bas pour répondre.

J’avais déjà raccroché. J’étais déjà par terre, effondrée, en train de pleurer. Mes parents étaient morts. Comment j’allais faire ? ! Oui, j’étais grande, j’avais dix-huit ans. Mais.. J’étais seule. Je passais la soirée a pleurer, m’attendant a voir des flics débarquer, mais non, même pas. Je me terrais dans ma chambre, malheureuse et effrayée. Qu’est ce que j’allais devenir ? Je finis par sortir, et je me jetais sur le lit de mes parents en pleurant encore. Je n’avais jamais pleuré, a part quand Keven était parti, mais là, j’était une vraie fontaine, je ne faisais que de pleurer, mais j’étais si effondrée. Plus personne n’était là pour moi, maintenant. Je regardais la photo sur la table de chevet de ma mère. Nous étions tous là. Moi, j’avais 12 ans, Keven qui en avait 17, et mes parents, et on riait. J’attrapais le cadre et en retirais la photo, je n’avais plus qu’une idée en tête ; retrouver Keven. Il était ma seule famille a présent. Même si je lui en voulait atrocement de m’avoir abandonnée. Il fallait bien qu’il sache. Et de toutes façons, je ne voulais pas rester seule dans cet immense ranch.