La vie vaux la peine d'être vécue. [ Keven ]

Messages : 70 Date d'inscription : 27/06/2009

La nuit avait été courte. J'avais passé la soirée en compagnie d'une jeune femme plutôt jolie qui avait fini, comme beaucoup d'entre elles, dans mon lit. Mon attitude désinvolte envers les femmes m'était souvent reprochée, mais je n'avais pas changé ma façon d'agir dans la mesure où les jeunes femmes étaient consentantes – bien que j'ai parfois tendance à mentir un petit peu pour parvenir à mes fins -, et que je ne leur promettais jamais la lune. J'avais d'ailleurs, ce soir, été très amusée lorsque Christie, la jeune femme avec qui j'avais passé la nuit, m'avait dit qu'elle savait qu'elle ne me trouverait pas à son chevet en se réveillant. Elle n'avait tort. Pour preuve, cela faisait à peine deux heures que nous nous étions endormis, et j'étais déjà entrain de me rhabiller. Il fallait avouer que l'anniversaire de la mort de mes parents approché, et que je dormais toujours que très peu durant la semaine entourant cette triste date. J'étais d'ailleurs d'une humeur exécrable durant toute cette période. En dormant deux heures par nuit, d'un autre coté, il était plus que difficile d'être joyeux, et de bonne humeur. Cependant, d'être arrivé ici me faisait voir les choses d'une autre perspective. Au lieu de m'enfermer dans ma chambre, l'ipod sur les oreilles, je prenais un livre et allais m'allonger sur le ponton pour lire tranquillement. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi cet endroit était si souvent désert. Il était si reposant, apaisant... D'un autre coté, c'était peut être que très peu de personne n'y vienne qui faisait le charme de ce lieu. De plus, le fait que ce soit là où j'avais rencontré Céline jouer indéniablement dans mon esprit. Elle était la première personne que j'avais rencontré en arrivant dans ce lieu... déroutant – c'était le moins qu'on puisse dire – et elle avait tout fait pour que je me sente à l'aise.

Alors que le soleil s'apprêtait à se lever, je passais rapidement chez moi prendre une douche, et prendre le carnet sur lequel je notais toutes mes pensées – cela ressemblait plus à un recueil de poème ou de nouvelles au final. Puis, je me dirigeais vers le ponton, comme à chaque fois que je souhaitais être seule, et réfléchir. Il était désormais cinq heures du matin, et c'était une longue journée qui s'annonçait. Je n'avais d'ores et déjà qu'une envie : aller me coucher. Pourtant, je savais que c'était inutile puisque je ne dormirais pas. J'aperçus une silhouette au bout du ponton, et soupirais. Que faisait quelqu'un à cette heure-ci ? Bon. Je n'étais pas mieux, certes. Je choisissais d'avancer tout de même de quelques pas, rien ne m'obligeait à aller jusqu'au bout du ponton. Cependant, en avançant je reconnus la silhouette de la belle Céline, et j'approchais à pas de loup. Arrivant derrière elle sans un bruit, je m'approchais doucement de son oreille, et lui murmurais un petit « bouh » effrayant. Ni une, ni deux, elle hurla avant se rendre compte qu'il ne s'agissait que de moi. Et, en récompense, elle m'assenait un coup sur l'épaule. Je pris un air faussement blessé, et me frottais négligemment l'épaule. « C'est que tu es violente, quand tu t'y mets. » Je lui souris, et m'assis à ses cotés. Il semblerait que ce lieu soit un des points majeurs de notre relation. Nous nous y retrouvions souvent par le plus grand des hasards. Et comme à chaque fois, je n'hésitais pas à la taquiner. « Tu sais, Céline... Tu ne vas pas repêcher des garçons aussi beaux que moi à chaque fois que tu viens ici. » J'esquivais le coup qu'elle voulu me donner, et posais mon regard dans le vide. C'était effrayant, et reposant à la fois. Se sentir si petit, et si puisant à la fois. Je m'avançais un peu plus, et laissais mes jambes pendouiller dans le vide. Je fermais les yeux, et m'allongeais. Si seulement tout était aussi sécurisant qu'ici...

« Je serais plus douce avec toi si tu l'étais avec moi, c'est bête hein ? »

« Je ne pense pas qu'aux mecs moi, je ne suis pas comme un certain Keven qui ne pense qu'aux filles. Je suis fidèle »

« Comment tu fais... Comment tu fais pour être aussi sur de toi ? »

« C'est toujours les mêmes les mecs... »

« Excuse-moi, je croyais que t'était partit... »

[HJ : désolée c'est tout petit, moi aussi j'ai un peu de mal :s ]

Messages : 70 Date d'inscription : 27/06/2009

Je hochais doucement la tête lorsqu'elle affirma qu'elle serait plus agréable avec moi, si je l'étais avec elle. J'étais un ange avec elle. Elle ne s'en rendait probablement pas compte, mais moi si. Peut-être un jour se rendrait-elle compte qu'elle était... différente à mes yeux, sans que je ne sache réellement pourquoi. Il faut dire que je ne cherchais pas à comprendre non plus. Elle m'apaisait, c'était le principal. Cependant, elle semblait tracasser aujourd'hui. Je l'observais un instant, mais je ne lui demandais pas ce qui la tracassait. Je savais que si elle avait besoin elle m'en parlerait, et elle savait qu'elle pouvait compter sur moi. Alors que je la taquinais sur mon soit-disant charme, elle me rétorqua qu'elle n'était pas comme moi. Seulement sa dernière phrase fut reçue comme une belle claque. Etait-ce l'image qu'elle avait de moi ? Je fronçais les sourcils, et laissais s'échapper une ou deux secondes pour ne pas répondre désagréablement. « Mais je suis fidèle, Céline. Je ne reste jamais longtemps avec quelqu'un, mais je n'ai jamais trompé une seule fille. » Puis, elle fit comme moi, et s'allongea. Soudain sérieuse, elle me demanda comment je faisais pour être sur de moi. La vérité, c'était que je ne l'étais absolument pas. Je faisais semblant de l'être. Je ne savais même pas pourquoi, mais j'avais toujours senti le besoin de paraître fort. Comme quelqu'un extrêmement fort de lui qui ne doutait jamais de lui, ni de quoique ce soit. Cela me faisait passer parfois pour prétentieux, mais cela m'importait peu. J'étais qui j'étais, et si les gens ne prenaient pas la peine de le découvrir, c'est qu'il se contentait de la superficialité des apparences. Ils ne m'intéressaient donc pas. « Je ne le suis pas. Je fais semblant... Je suis comme tout le monde. J'ai mes doutes. Il faut juste apprendre à vivre avec... » Elle avait posé sa tête sur ses bras, et j'en profitais pour me relever, et sortir le carnet de ma poche. Je ne montrais que rarement ce que j'écrivais, mais cela me semblait tout naturel de le montrer à la jolie brune qui me tenait compagnie si ça pouvait lui remonter le moral. Alors que je cherchais la page à laquelle je pensais, je l'entendis marmonner que nous, les mecs, étions tous les même. Je souris, et rétorquai « Et oui. On ferait tous n'importe quoi pour le sourire d'une jolie fille. » Elle était habituée à ce genre de réflexion de ma part. Je ne lui cachais pas mon coté séducteur, et m'en amusais même puisqu'elle s'énervait que j'utilise ces « techniques de drague » sur elle. Cependant, je crois pouvoir dire que je n'étais jamais aussi sincère que lorsque je le lui disais. Elle s'excusa, et s'assis à mes cotés. « Non. Je reste. Tant que tu as besoin de moi. » Je lui souris, et déposais un baiser sur sa joue avant de passer mon bras autour d'elle. La savoir mal était vraiment désagréable. La jeune femme se démenait toujours pour pouvoir aider les gens, mais je n'étais même pas sur que la moitié de ceux-ci lui rendait la pareil. « Maintenant, raconte moi ce qu'il se passe. »

Mon monde était inventer de toute pièce, comment réagirez-vous si, quand vous êtes tout petit, on vous apprend que votre vie à été basée sur un mensonge ? C'est dur à encaisser, mais certaines choses sont plus dures que d'autres, c'est la vie, il faut s'y faire. La réponse de Keven me fit sourire « Tu as raison, j'y suis peut être allée un peu fort... Coureur de jupon ! » Je lui tira la langue une énième fois. Je ne disais pas ça méchamment même si au fond de moi j'étais triste de le voir aller à droite à gauche comme ça. Peut-être parce que je m'étais imaginée avec lui, avoir une relation stable, mais justement, le fait qu'il n'arrive pas à avoir une relation stable me faisait peur. Je préférais attendre qu'il sache se casé, mais si j'attendais trop, je risquais de le voir se marier et avoir pleins d'enfant avec une autre. Comme quoi, la vie, c'est réellement difficile. « Alors il faut que j'y arrive dans ce cas là, à devenir forte... Pour moi, être fort c'est pas seulement soit même, c'est montrer aux autres qu'on est forts... Je suis encore la dorlotée du groupe pas vrai ? Ils savent tous que je suis pas forte... » Sa phrase me fit sourire, c'était poétique, pour un garçon qui paraissait si dur. Je me colla à son bras et fis un gros sourire, à la fois parce que je voulais rire, mais aussi pour cacher mes problèmes. « Regarde je souris !! T'as fais n'importe quoi ces temps-ci ? » Je savais que c'était un peut comme dire " Tu vois t'as fait n'importe quoi pour que je souris vu que je suis belle ", que voulez-vous, je prend sur ce cher Keven. Lorsqu'il déposa un baiser sur ma joue, c'est comme si j'atteignais le 4ème ciel - ben oui hein, le 7ème c'est pas au même moment - Il déposa son bras sur mes épaules, et j'entourais sa taille de mes deux petits bras. « Alors reste... » Je lui tira la langue. Je ne voulais pas lui montrer que j'allais mal, mais il me connaissait plus que ce que je croyais, ce qui m'attendris mais qui me posa une colle aussi. Je posa ma tête sur son torse et regarda le vide qui commençait à se coloré. « Je vais des cauchemars étranges ces temps-ci... Ils n'ont réellement aucuns sens pour moi... Je veux dire... Je vois un garçon, enfin, sa silhouette, et je l'entend, j'entends sa souffrance, je vois sa douleur... C'est comme si j'étais lui... Je sais pas ce que ça signifie. Cela me rend perplexe depuis quelque temps... T'es le premier qui s'en rend compte, même mon père n'a pas fait gaffe... ». J'admirais le soleil se lever et fis un grand sourire à Keven.

Messages : 70 Date d'inscription : 27/06/2009

Je ris en l'entendant me traiter de coureur de jupon. Pour le coup, elle n'avait pas tort. Je n'étais pas le genre de garçon qui comptait le nombre de conquête qu'il avait eu, ou qui se fixait un nombre à atteindre, mais je dépassais la cinquantaine, c'était un fait. Je ne faisais pas forcément que coucher avec les filles, mais j'avais tendance à me lasser rapidement. Elles se ressemblaient toutes, couchaient facilement, et appelaient quinze fois par jour. Ce n'était pas du tout ce que je recherchais. Je recherchais quelqu'un qui me comprenne, et sache que si j'ai besoin de liberté, ça ne veut pas dire que je suis indifférent. C'était simplement mon coté sauvage qui ressortait. Cependant, elle n'était pas très bien placée pour me faire ce genre de commentaire. Je n'étais pas sur qu'elle sache que j'étais au courant, mais sa relation avec Andrew McKenzie me déplaisait au plus au point. J'étais d'ailleurs fortement étonnée que Céline ait ce genre de relation avec lui – non pas parce que c'était lui. Andrew était une des personnes que je fréquentais à la FAC de médecine, et nous étions considérés comme les « tombeurs » de notre groupe. Il était bourré de qualité, mais j'avais l'impression qu'il... salissait la demoiselle Martin d'une certaine façon. Je me retins de faire une remarque. Cela ne me regardait de toute façon pas. « Alors il faut que j'y arrive dans ce cas là, à devenir forte... Pour moi, être fort c'est pas seulement soit même, c'est montrer aux autres qu'on est forts... Je suis encore la dorlotée du groupe pas vrai ? Ils savent tous que je suis pas forte... » Je secouais doucement la tête. Bien sur que non. Personnellement, je la trouvais même très fort. Je n'avais pas, comme elle, le courage de m'inquiéter du sort de personne qui m'étaient parfaitement inconnues, ou qui m'exaspéraient. Elle, elle le faisait, sans se poser la moindre question. « Etre fort, c'est montrer aux autres qu'on est fort. Ce n'est que ça. Nous ne sommes pas des robots non plus. » Je lui souriais. « Tu es forte, Céline. Et je ne connais personne qui pense le contraire de toi. » Puis, elle fit une boutade pour changer de sujet, mais je n'y prêtais guère attention, et lui offris simplement un clin d'oeil. Mon corps fut parcouru d'un frisson lorsqu'elle m'enlaça, mais je ne fis rien paraître. Sa compagnie m'était plus qu'agréable, et la position dans laquelle nous nous trouvions était... agréable. Elle me tira une nouvelle fois la langue, me prouvant une nouvelle fois qu'elle n'allait pas aussi bien qu'elle le laissait paraître. Elle cala sa tête contre mon torse – je ne savais si c'était par envie, ou simplement parce qu'elle souhaitait éviter de parler en me regardant dans les yeux. Je l'écoutais calmement me narrer son cauchemar, mais ce fut plus la note sur laquelle elle finit qui m'inquiéta. Si elle commençait à s'inquiéter de l'amour que son père lui portait, elle devait aller vraiment mal. N'importe qui savait que son père l'aimait plus que tout, et qu'il aurait tout donner pour elle. « On sait tous que ton père t'aime, ma belle. Il est peut être simplement trop occuper à vérifier que tu ne fréquentes pas des gens qui pourraient te nuire pour se rendre compte que ton moral n'est pas au mieux. » Je me tus un instant. Aussi agréable que soit la position dans laquelle nous nous trouvions, elle ressemblait fortement à l'attitude qu'aurait un couple. Et ça me déplaisait. J'avais beau avoir des sentiments pour elle – il ne fallait pas se mentir -, je ne souhaitais pas me mettre avec elle. Ce que nous partagions était trop précieux pour que je risque de le gâcher. Je posais négligemment ma main sur le ponton, mon bras ne l'entourant ainsi plus. Je n'avais ni le coeur ni l'envie de la repousser, mais je ne souhaitais pas qu'elle se fasse des idées. Il n'y avait aucune chance que nous nous mettions ensemble, et j'étais formel sur ce point. « Quant à ce cauchemar... ne pourrait-il pas représenter ce que tu ressens ? » C'était souvent ce qu'il se passait. Les rêves n'étaient autre que un message caché de notre subconscient.

Ma relation avec Andrew était tout simplement nule, comment expliquer ça... J'avais envie d'être avec lui et tout ce qu'il m'offrait, c'était une amitié améliorée, je l'avais accéptée, j'en avait mare d'attendre au chevet de Keven, qu'il se décide enfin. S'il ne voulait pas de moi, j'avais au moins le droit d'avancer, je n'allais pas me poser à sa disposition jusqu'à ce que je devienne vieille, j'avais déjà trop attendu. Alors je regardais les étoiles, priant pour un retournement de situation, c'était la première fois que je voulais être absolument avec un garçon... La première fois depuis Dan. Dan ? C'est mon ex, nous sommes sortis ensemble, mais il m'a briser le coeur, c'est pour ça que je me raproche difficilement des garçons, j'ai peur que l'on me refasse le coup, car c'est souvent le cas, bon nombre de mes petits copains m'ont fait ça, mais j'aimais Dan plus que tout, et lui il m'a trompée. Je ne voulais pas que ça se produise avec Keven. On dit souvent que les opposés s'attirent, alors je pense avoir trouver le miens. Keven change tout le temps de fille comme de chemise, vu que je ressentais des sentiments pour lui, je ne voulais pas qu'il me jéte pour une autre, et pourtant, j'avais envie de lui sauter dessus, comme quoi, la vie, c'est compliquer. La réfléxion de Keven me fis sourire. " Alors je ne veux plus être forte, car là, je ne suis plus forte, juste à cause d'une impression, c'est bizarre parfois comme la plus petite chose au monde peu rendre triste ". Je ne savais même plus ce que je disais, à croire que je lui parlais de tous mes problèmes en un. Je croyais en l'amour de mon père, je n'ai jamais cru le contraire. " Je ne voulais pas dire qu'il ne m'aime pas, mais que tu l'as remarquer, alors qu'il me connait mieux et que je le cachais bien. Je ne savais pas que tu me connaissais autant que ça, c'est tout. " Lorsqu'il reposa son bras sur le ponton, cela me déséquilibra, la position n'était plus aussi confortable qu'avant, alors je le lachais et me redressa. " Je... Je ne crois pas ressentir de la douleur, mentis-je, j'ai plutôt l'impression... Euh, tu va me prendre pour une folle... Mais j'ai cette impression que je ressens la douleur de quelqu'un qui est à la guerre en ce moment, je ne sais pas pourquoi j'ai cette impression mais... Non, je sais vraiment pas. " je fixa le ponton et aperçu le carnet de Keven, je le pointais du doigt, éssayant de changer de sujet, essayant de me remonté le moral. " C'est quoi ? " demandais-je comme une enfant toute curieuse.

Messages : 70 Date d'inscription : 27/06/2009

Je ne compris pas vraiment ce qu'elle entendait par ce qu'elle me disait. Quelle impression l'avait tant perturbé ? Je me tus un instant, pour réfléchir à ce qu'elle voulait dire, mais je ne voyais pas vraiment. Cependant, il était vrai que la plus petite chose au monde pouvait rendre triste, car cela nous ramenait souvent à des souvenirs, à des choses douloureuses que nous avions vécus... Par exemple, je repensais parfois à Ann, ma « soeur », lorsque je me trouvais ici. Nous avions l'habitude de passer des soirées sur un ponton aux USA, et je ne pouvais m'empêcher de repenser aux moments que nous passions ensemble, et au fait qu'elle ne souhaitais plus me parler. Cependant, ce soir ne faisait pas partie de ces soirs de mélancolie, dieu merci. De toute façon, j'étais bien plus préoccupé par l'état de Céline que par le mien. « Hum... je suis désolé, je ne vois pas ce que tu veux dire. Explique moi. » Ma voix était douce, comme d'ordinaire. Il me semble que je n'avais jamais eu à élever le ton avec Céline et c'était une des choses que j'appréciais énormément chez elle. Elle s'étonna que je la connaisse autant. Pourtant, j'avais l'impression de ne rien savoir d'elle. Oh, je connaissais son caractère, et ce qu'elle serait capable de faire, mais il y avait tant de choses que j'ignorais de son passé... C'était quelque chose sur quoi elle restait secrète, et quelque chose qu'étrangement j'arrivais à respecter. « Je ne te connais pas tant que ça. Je suis juste très attentif. » répondis-je en haussant les épaules. Alors que elle se redressais, je la remerciais intérieurement. J'avais de plus en plus envie de l'embrasser, et l'avoir contre moi n'arrangeait rien. Ceci dit, j'avais trouvé un très bon moyen de me passer l'envie de le faire; l'idée que je pourrais lui faire du mal en me lassant de sa présence. Je ne savais pas expliquer pourquoi, mais je me lassais vite, bien trop vite pour prendre le risque de la chasser de ma vie. Pourtant, une petite voix me disait que cela pourrait être différent... Mais je n'étais pas prêt à l'écouter. Je l'écoutais attentivement me décrire qu'elle avait l'impression d'être – dans ses rêves – l'une des personnes se battant pendant la guerre... Je pris un moment de réflexion, puis finis par répondre. « Pour être honnête... il y a quelques mois, avant mon arrivée ici, j'aurai explosé de rire à cette idée. Mais maintenant... je me dis que ça serait possible. » Puis, elle tenta encore une fois de changer de sujet, et désigna du doigt mon carnet que j'avais poser sur le sol. « Oh, ce n'est rien d'important. » esquivai-je en le rendant dans ma poche.

Je ne m'étais jamais réellement confiée comme ça, habituellement, je ne parlais que très rarement de ma vie et de tout ce que je pouvais ressentir, mais lorsque l'on ne va pas si bien que ça, et que quelqu'un est là pour nous écouter, pourquoi ne pas parler ? Ma vie n'a jamais été un centre d'intérêt, j'ai toujours été la bonne copine qui écoute tout le monde, qui aide tout le monde, rien de plus, mais pour une fois qu'on me considérait autrement, je pouvais bien revoir mon jugement sur la perception des autres à mon égard. Keven ne comprenait rien de ce que je lui racontais, moi non plus d'ailleurs. Les mots s'embrouillaient dans ma tête, et ne formaient plus qu'un méli-mélo de récit incompréhensibles. Je m'efforçais de me faire comprendre, mais le fait que je sois un peut chamboulée n'arrangeait pas les choses, en tout cas, pas pour moi. " Eh bien, je vais essayer d'être plus claire. Ce que je voulais dire c'est que les moindres petites choses font mal, qu'au début, on reste forte, mais que maintenant, je vais beaucoup trop mal pour me cacher encore une fois derrière ma façade. Ce n'est pas pour autant que je veux qu'on exprime de la pitié à mon égard, loin de là, je n'aimerais pas du tout. Mais si jamais j'enlève mon masque, je perdrais toute crédibilité face aux autres, alors il faut que je reste forte, même si je n'en ai pas envie. " Je soupirais, la vie était formée de bas et de haut et c'est dans les moments les plus durs qu'on se souvient des meilleurs. Mais parfois, lorsque l'on est réellement au fond du gouffre, on ne voit pas la petite lueur que l'on aimait tant. Pour ma part, j'avais de la chance, je n'en été pas à ce point là. Ma vie amoureuse devenait un désastre, mes cauchemars accentuaient mon amertume, pour tout dire, je n'étais plus réellement la même depuis quelque temps, sans pour autant le laisser réellement paraitre. Je souris à sa réflexion, comme quoi, on n'a pas besoin de réellement connaitre. " Oui, mais tu connais un minimum mon caractère... Tu sais que je ne suis pas comme ça. Mais c'est vrai, j'ai remarquer que tu regardais de partout autours de toi... " Je n'ai jamais réellement aimer les gens qui ne jugeaient que par le physique, pour moi, ce qui définissait une personne, ce n'était pas ses fringues ou encore sa façon de s'habiller, mais c'était son mental, je ne pouvais pas dire " celle là elle est bête " alors que je ne la connaissait même pas, ça m'était impossible de devenir désagréable avec quelqu'un juste parce qu'elle est plus belle que moi ou autre. " En fait, c'est pas comme si c'était une personne comme les autres, j'ai l'impression d'être liée à cette personne... Je crois que je deviens folle... " Je ne voulais pas m'incruster dans son intimité, alors je ne posais pas plus de questions sur le petit carnet qui disparut dans sa poche.

» Keven Aden Becker.