« I guess it's time I run far away; Mylie 100%

Je n’ai jamais compris en quoi écrire ma vie dans un journal pouvait être une source de libération. J’ai longtemps essayé, mais ça n’a jamais effacé mes craintes, mes soucis ainsi que mes chagrins. Toute ma vie, je me suis battue contre une force que je ne pouvais pas contrôler : le destin. Je voulais à tout prix que tout fonctionne comme je le désirais et que tout m’arrive comme par magie. C’est après des années d’incompréhension que j’ai fini par trouver ma lumière au bout de mon tunnel. Je crois que l’incompréhension a pris une grande place dans ma vie. De nos jours, nous ne nous comprenons plus et nous ne nous prenons pas la peine de s’expliquer les choses. C’est probablement la raison m’a poussé à ne plus croire en ce que tout le monde nomme amour. J’ai eu de nombreuses relations qui se sont de trop nombreuses fois finies de la même manière : un échec cuisant et douloureux. Pourtant, cela aurait été une libération pour mes relations de couple, non pas seulement en tant que couple, mais en tant que personnes, d’être compris et de savoir que les personnes qui vous sont chers savent exactement qui vous êtes. Je crois que c’était le principal problème de mes relations : jamais je ne prenais le temps de découvrir l’autre personne et vis-versa. Durant ma vie, on m’a attribué de nombreuses fautes qui ne m’appartiennent pas. J’ai longtemps voulu les assumer, mais j’ai finalement craqué, incapable de trouver la force nécessaire. On m’a trop souvent donné le mauvais rôle, se disant probablement que c’était plus facile ainsi. Dire que j’étais une garce et une peste qui voulait les petits copains des autres était probablement plus facile que de voir la vérité en face. C’était ainsi, je ne pouvais rien y changer. J’étais devenu celle à qui on donnait tous les torts et tous les blâmes. J’ai vécut des hauts et des bas dans ma vie que je comparerais à une éternelle montagne russe. Malgré tout, j’ai l’impression d’être à une étape cruciale de ma vie, un point de non retour. C’est maintenant ou jamais comme on dit. C’est pourquoi j’ai toujours trouvé les êtres humains complexes et intriguants à la fois. C’est comme si nous cherchions à l’infinit quelque chose, sans savoir réellement ce que nous cherchons, ni comment nous pouvons le trouver. C’est probablement ce qui fait de ma vie ce qu’elle est. Car moi je cherche encore ce que je dois chercher et je ne sais toujours pas ce que je vais trouver …


31 Décembre 1993 ;

Des cris stridents retentirent dans une petite pièce blanche d’un hôpital perdu dans la grande ville de Londres. Déjà, avant même que je n’aie commencé à voir le monde, je protestais à propos de ce qui se passait autour de moi et me promis de changer le monde à ma façon. J’étais têtue, que voulez-vous ? Ce jour-là, une mère en sueure et épuisée ainsi qu’un père, fier et droit, venait d’avoir leur premier enfant, une petite fille prénommée Mylessià Heavy Clark, c’est-à-dire moi. Je pourrai toujours dire que c’était les plus heureux parents du monde, ce qui n’est pas faux, mais ce serait répéter des histoires déjà écrites maintes et maintes fois. Alors, j’aime mieux dire qu’ils étaient simplement heureux et comblés. Je savais que mes parents n’avaient pas toujours eu la vie facile, mais franchement, j’avais toujours eu énormément d’admiration pour eux. Ils avaient eu longtemps un seul et même désire, celui d’avoir un enfant. Si seulement ils avaient su ce qui s’en vennait, je crois qu’ils auraient rebroussé chemin. Non pas qu’ils n’aiment pas leurs trois enfants mais dison plutôt que nous leur avons donné du fil à retorde. Bon, je reviens à mon histoire. Voilà, mes parents désiraient avoir un enfant. Ils avaient essayés de nombreuses années mais cela n’avait donné aucun résultat. Je fûs probablement le coup de pouce qu’il leur manquait pour procréer puisqu’après ma venue, mon frère vint et ensuite ma sœur. Bref, à cause de ce coup plutôt dur pour eux, plusieurs auraient probablement laissé tomber depuis longtemps. Mais pas mes parents ! Ils avaient une force et une dignité à couper le souffle. Même encore aujourd’hui, je me demande comment ils ont pu faire pour passer à travers autant d’épreuves. Quoi qu’il en soit, leur amour étant inconditionnel, ils n’avaient pas laissé tombé et j’étais arrivée, à bon port et en bonne santé.

14 Avril 1998 ;

Il faisait froid, tout autour de moi semblait irréel. On aurait dit que j’étais dans un de ces films américains peu réaliste. Mais, ce n’était pas un film, non. C’était bel et bien la réalité. Ce qui était encore plus effrayant, c’est qu’à ce moment précis de ma vie, je n’avais pas peur mais que ce sentiment de peur qui était absent ce fameux jour est resté présent en moi jusqu’à aujourd’hui. J’avais 5 ans à l’époque. Un âge trop jeune pour comprendre réellement ce qui se passait et pour faire quoi que se soit. À 5 ans, je vivais l’expérience la plus troublante de ma vie entière : je venais d’être enlevée. En fait, je n’ai jamais su la véritable raison de cet enlèvement. Je crois en fait que le kidnapeur m’a choisit moi entre des milliers par pur hasard. Si ça n’aurait pas été moi, ça aurait été forcément quelqu’un d’autre. J’avais appris plus tard que le kidnappeur en question était un homme troublé par la mort réscente de sa plus jeune fille, qui allait bientôt fêter son cinquième anniversaire et qui avait des cheveux couleurs boucle d’or. Ce fût probablement la raison majeure qui poussa cet étranger à me prendre moi. Quoi qu’il en soit, même si il ne fût pas méchant envers moi, ce traumatisme me suiva jusqu’à maintenant. Heureusement pour moi, les policiers étaient déjà à sa recherche depuis longtemps ce qui expliqua le fait qu’il me sortirent de là une semaine seulement après mon enlèvement. Même si cette expérience fût breve, elle fût éprouvante. Même encore aujourd’hui, j’en garde des cicatrices …


15 Juillet 2003 ;

« Sors de ma vie James ! »
« Combien de fois il va falloir que je te dises que je suis désolé …? »
« Je ne veux plus en entendre parler. Prend tes choses et va-t-en ! »
« Et les enfants dans tout ça ? »
« Ils resteront avec moi. Je ne veux pas que tu t’approches d’eux. »

Ça y est. L’amour et les confiseries partient, la joie et l’amour enfuient, c’est tout ce qui restait du couple anciennement si amoureux. Comment de telles choses peuvent arriver ? Comme un couple pouvait en venir à se point, se détester et oublier que la séparation ne les concernait pas uniquement ? Mon père venait de franchir le seuil de la porte et jamais je n’aurai pu me douter que ce serait là la dernière fois que je le verrai. Il avait fait une bêtise, jamais il ne se le pardonnerait. Coucher avec sa secrétaire venait de lui coûter ce qu’il avait de plus précieux au monde, la garde de ses trois enfants. Je n’ai d’ailleurs jamais compris ce que mon père avait eu en tête ni même pourquoi il n’a par la suite jamais retenté de nous revoir, ses enfants. C’était une bêtise, certe, mais dans ma tête de petite fille, je croyais dure comme fer que ma mère pourrait lui pardonner et que tout puisse revenir comme avant. Une larme avait coulé sur mes joues, je m’en souviens comme si c’était hier. Je savais à ce moment précis, même si je me suis voilée la face durant de nombreuses années, que mon père était parti pour de bon. Il n’y avait rien à faire … Mais je savais aussi que c’était la meilleure des solutions pour ma mère qui n’aurait jamais réussit à vivre avec lui après ce qu’il avait fait. Et je savais aussi qu’elle pourrait enfin être heureuse et libérée, c’était tout ce qui m’importait.

« Je te déteste ! »

Comme la colère d’une enfant est incontrôlable, ma mère ne tenta pas de me rattrapper ce fameux jour, se disant probablement que cette petite crise passerait. Et comme de fait, bien que je m’ennuyais énormément de mon père à l’époque, j’oubliais peu à peu ce qui s’était passé pour me concentrer à aider ma mère. Elle qui se retrouvait maintenant seule à élever 3 enfants, ce n’était pas de tout repos, j’en étais consciente, même à cet âge. Je donna donc tout mon énergie à élever mon jeune frère et ma jeune sœur.


04 Août 2004 ;

Une année avait passé depuis que mon père avait quitté le domicile familiale. Une année durant laquel la petite famille se consolida plus que jamais. Nous étions tellement proches, tissés serrés comme disait ma mère. En fait, je n’avait pas à me plaindre. C’était comme ça, simplement. Nous étions heureux et nous avions quelque chose que peu de personnes peuvent se venter d’avoir : des personnes qui sont présents pour vous. Je n’oublierai jamais ces années qui sont probablement pour moi les plus heureuses années de ma vie. J’étais tellement proche de ma famille que c’en était presque étouffant. Malgré tout, je savais que cette chance ne passerait pas deux fois et que j’étais mieux de la saisir avant qu’elle s’enfuit. C’est durant cet année que ma mère fit la rencontre d’une nouvelle personne dans sa vie, Dwane. C’est justement un 4 Août qu’il rentra officiellement dans nos vies. Ce n’était pas une erreur de la part de ma mère, non. Elle était heureuse et ça se voyait de loin. J’étais contente pour elle car elle avait retrouvé foie en l’amour, ce que je ne croyais plus possible de sa part. C’était notre nouveau départ à nous, une nouvelle petite famille réunit …

15 Janvier 2008 ;

J’avais grandit depuis le temps. J’étais devenue une jeune femme en pleine capacité de ses moyens. Je voyais l’image que le miroir projettait et j’en étais plutôt fière. Sans être arrogante, quoi qu’un peu tout de même, j’avais pris l’habitude de me faire siffler lorsque je marchais dans les rues. À l’école, j’avais une huée de « fans » qui me suivaient. Bon, ce n’était pas pour me venter, mais vous voulez que je vous dises les choses comme elles sont non ? Je savais qui j’étais, contrairement à la majorité des autres filles de mon âge, ce qui devait probablement plaire aux garçons. Alors que certaines se demandaient encore si elles devaient mettre des petites culottes éléphants ou des brésiliennes, moi j’avais fait mon choix depuis longtemps. Je savais ce que je voulais et je ne me cachais pas. La majorité des filles éprouvaient une haine inconditionnelle envers moi. Ce n’était pas tant le fait que je savais qui j’étais qui les perturbaient, mais probablement le fait aussi que je passais le plus clair de mon temps à leur voler leur petits amis. J’aurai pu regretter mes gestes, mais au contraire. Pour ça, je ne m’en suis jamais voulu. Après tout, je les sauvais simplement d’un éventuel échec amoureux. J’avais déjà vu ce que ça donnait entre mon père et ma mère et pour ça, aussi bien l’épargner aux autres. J’étais devenu en quelque sorte la trainée du lycée. Dire que j’avais honte serai un mensonge. En fait, j’en étais fière, simplement et purement. Je n’avais jamais réellement eu de talents en quelque chose de précis et connaître mon pouvoir de séduction était pour moi mon talent. C’est aussi à cet âge que je rencontra ma meilleure amie actuelle, Shiloh. Une bénédiction pour moi, croyez-moi. Elle fût la seule amie véritable qui me suivit durant toutes ses années, mais aussi la seule qui fût mise au courant de mon enlèvement et de ma vie entière. Elle me comprenait, car elle aussi avait dû subir la séparation de ses parents. Mais surtout, ce que j’appréciais le plus chez elle, c’est qu’elle ne me jugeait pas. Peu importe les conneries que j’avais pu faire ou bien le nombre d’hommes qui avaient passé dans mon lit, elle ne me jugeait pas. Elle fût ma libération et ma source de lumière tout au long de mon existence.